BOREL D'HAUTERIVE : Histoire des armoiries des Villes de France

Armoiries, armes, blason, écu: dessin réalisé avec Euralsuite.
Dernière pagePage suivantePage précédentePremière page

TOULOUSE

ARMES: de gueules, à l'agneau pascal d'argent, la tête contournée, surmonté d'une croix cléchée, évidée, pommetée et alaisée d'or, soutenue d'une vergette de même; adextré du portail de l'église de Saint-Sernin d'argent, sénestré d'un château donjonné de trois pièces du même, au chef cousu de France.

Le Midi parait avoir beaucoup devancé le Nord dans l'emploi du blason.
Dès le onzième siècle, les comtes de Toulouse avaient pour armoiries la croix cléchée, évidée, pommelée et alaisée d'or, dont on retrouve l'empreinte sur le sceau de Raymond de Saint-Gilles en 1088 (Dom Vaissète).
Au commencement du treizième siècle, les armes de la ville de Toulouse étaient déjà régulièrement fixées.

Aux Archives nationales on conserve une charte du 23 février 1242, par laquelle les consuls jurèrent l'observation de la paix entre le roi et leur comte, et dont le sceau représente sur la face deux monuments, l'un est une église, celle de Saint-Sernin ou Saturnin, premier évêque de la ville; l'autre est un château donjonné, qu'on dit être l'ancienne forteresse de Narbonne, sur l'emplacement de laquelle a été construit le palais de justice de Toulouse. Le contre-sceau offre la figure de l'agneau pascal portant la croix cléchée, évidée et pommetée.
La réunion de ces divers emblèmes a formé l'écu héraldique de la ville de Toulouse, qui n'a jamais varié depuis le quatorzième siècle.

Histoire

La fondation de Toulouse passait pour être antérieure à celle de Rome. A l'époque de la conquête romaine, les Tolosati ou Tolosenses reçurent le surnom de Tectosages, par allusion au sagum (sayon), qui était leur costume ordinaire. Les Tolosates, placés définitivement par Marius, après la défaite des Cimbres, sous la domination romaine, furent en grande estime par César, à qui il fournirent d'importants secours contre les Helvètes. Sous l'empire la ville fut riche et florissante. Au début du Vème siècle toute la région fut dévastée par les Vandales, puis par les Wisigoths, qui prirent en 419 possession de la ville, devenue ainsi leur capitale en jusqu'en 508, date à laquelle Clovis, vainqueur d'Alaric y pénétra. Le gouvernement de Toulouse fut alors confié à des ducs. Dagobert en 637, en fit la capitale d'un duché héréditaire d'Aquitaine, relevant de la couronne de France. En 721, le duc Eudes défit, près de Toulouse les Sarrasins. En 757, Pépin le Bref s'emparait du duché et le réunissait à la monarchie carolingienne, en attendant que Charlemagne en fit la capitale du royaume d'Aquitaine. Philippe le Hardi hérita à la fois du comté et de la couronne et visita Toulouse en 1272. Philippe le Bel y installa un parlement, dont il présida lui-même l'inauguration. En 1317, il transformai en archevêché l'évêché de Saint-Sernin. Dès lors la ville de Toulouse se fit remarquer au cours de la guerre de Cent ans, surtout par sa fidélité à la royauté. En 1366, le prince Noir n'osa pas l'attaquer. Au XIVème et au XVème siècle, s'y développa une florissante université ; au XVIème siècle, furent institués les jeux Floraux. Toulouse administrée par ses capitouls, montra le même dévouement à la couronne pendant les guerres de religion, où Montluc vint rétablir l'ordre, un moment troublé par les huguenots, et où le massacre de la Saint-Barthélemy eut une sinistre répétition ; mais la ville resta assez longtemps ligueuse.