BOREL D'HAUTERIVE : Histoire des armoiries des Villes de France

Armoiries, armes, blason, écu: dessin réalisé avec Euralsuite.
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AMIENS

ARMES: de gueules, à deux branches d'alisier entrelacées d'argent

Les rameaux qui figurent dans l'écu d'Amiens sont peut-être, comme ceux de Reims, un souvenir des anciennes diaprures des armoiries.
Mais, au moyen âge, ils avaient dû être abandonnés, car l'ancien sceau de la ville, dont les Archives nationales possèdent deux empreintes et dont la Morlière, auteur des Antiquités d'Amiens, dit qu'on se servait encore de son temps (en 1640) représente une rosace avec six têtes de marmousets, séparées par des fleurs de lis. Légende: SIGILLUM CIVIUM AMBIANENSIUM.
Une des empreintes conservées aux Archives est au bas du serment de fidélité prêté à saint Louis et à la reine Blanche, en octobre 1228; l'autre, qui a été apposée à un contrat de vente passé le 26 février 1505 par le maire et les échevins, offre de plus que le précédent un petit écusson chargé d'un arbre et trois fleurs de lis en chef.

Ne serait-ce pas une représentation inexacte des armoiries de la ville?
La Morlière dit que le premier blason d'Amiens fut sans doute celui des comtes de Vermandois, puisqu'on l'aperçoit dans la cathédrale aux deux verrières placées à côté de l'évêque Bernard, vivant en 1279, époque où fut achevée la basilique. Il ajoute que Philippe-Auguste donna pour armoiries à la capitale de la Picardie: de gueules, au chef de France, et que Louis XI ayant augmenté les priviléges d'Amiens et l'ayant déclaré inaliénable, en avril 1470, lui donna pour devise: Liliis tenaci vimine jungo.
Si le chef de France de cet écu a une origine aussi ancienne, il devrait être semé et non pas chargé seulement de trois fleurs de lis.

Histoire

Amiens, appelée Samarobriva, au temps de la conquête de la Gaule par César, était la capitale des Ambiani, que, vers 304, Saint-Firmin convertit au christianisme. Plusieurs fois ravagé par les Normands, Amiens redevint plus tard une ville fleurissante, dont les bourgeois obtinrent en 1113, sous Louis le Gros, une charte de commune, confirmée en 1190, sous Philippe-Auguste, qui épousa dans cette ville Ingeburge, en 1193. Bourguignonne de 1435 à 1477, Amiens embrassa, sous Henri III, le parti de la Ligue ; elle se soumit, en 1592, à Henri IV, qui dut, en 1597, la reprendre aux Espagnols, possesseurs de la ville, depuis quelques mois.