BOREL D'HAUTERIVE : Histoire des armoiries des Villes de France

Armoiries, armes, blason, écu: dessin réalisé avec Euralsuite.
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ANGERS

ARMES: de gueules, à une clef d'argent posée en pal, au chef d'azur, chargé de deux fleurs de lis d'or.

Lorsque saint Louis donna en apanage le comté d'Anjou à Charles, son frère, l'ancien type des monnaies angevines de Foulques Nerra fut remplacé par une clef accostée à droite d'une fleur de lis et à sénestre d'un besant entouré d'une couronne de perles ou d'une autre fleur de lis semblable.
M. Lelewel a démontré que ce type où figure la clef, pièce principale des armoiries d'Angers, est produit par l'altération du monogramme de Foulques.
Beaucoup d'écrivains ont prétendu que la clef avait été adoptée par Angers pour seule pièce héraldique de son écu, en mémoire de son ancienne position sur la frontière de France, dont elle était une clef avant la réunion de la Bretagne à la couronne.
Ce sentiment n'est fondé que sur des conjectures puériles, car un tiers des villes de France étaient dans le même cas qu'Angers et auraient dû avoir des armes analogues.

D'Hozier, dans son Armorial officiel, blasonna l'écu d'Angers: de gueules, à trois tours d'argent; mais la ville ne l'a jamais porté ainsi.
Le chef est souvent chargé de trois fleurs de lis; c'est peut-être une erreur qui les a fait réduire à deux.

Histoire

A l'époque Gauloise, Angers était la capitale des Andes, nommée plus tard Andecavi ou Andegavi. Les Romains la désignèrent sous le nom de Juliomagus, et l'embellirent. Childéric 1er, s'en empara, en 475. Sous Charles le Chauve, elle acquit une grande importance, que compromirent les Normands jusqu'au temps de Charles le Simple. Elle appartint ensuite au comte d'Anjou, Foulques 1er, et à ses successeurs, puis aux Plantagenets, sous lesquelles elle devint comme une seconde capitale de l'Angleterre. Philippe-Auguste la confisqua sous Jean-sans-Terre, et la réunit à la couronne de France. Louis IX la donna, avec l'Anjou et le Maine, à son frère Charles 1er, comte de Provence. Après avoir appartenu à Charles II et à Louis 1er, l'Anjou fut enlevé à René par Louis XI en 1474 ; alors finit la vie féodale d'Angers, et commence son existence communale. Troublée par les guerres de religion au XVIème siècle, par la fronde angevine en 1652, entre temps, Angers accueillit favorablement Henri IV (1598) et fut, en 1620, la résidence de Marie de Médicis.