BOREL D'HAUTERIVE : Histoire des armoiries des Villes de France

Armoiries, armes, blason, écu: dessin réalisé avec Euralsuite.
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TOURS

ARMES: de sable, à trois tours crénelées d'argent, maçonnées de sable, au chef cousu de France.

Comme symbole de la ville et comme armoiries parlantes, des tours devaient infailliblement figurer dans l'écu de la capitale de la Touraine. Dès l'époque carlovingienne on voyait sur les monnaies dites tournois un portail, emblème de cette cité. Le sceau de la ville, jusqu'aux temps modernes, représentait une enceinte fortifiée, et le contre-sceau était chargé d'une tour accostée de deux fleurs de lis. Telles sont les empreintes que nous retrouvons au bas de l'acte d'acquiescement donné par le maire et la commune de Tours au mariage de Claude de France, le 27 mai 1506 (Archives nationales).
La tour, emblème de la ville, avec les tours de l'horloge et de Charlemagne, qui flanquaient la basilique de Saint-Martin, ont servi à composer les armoiries de la capitale de la Touraine, province qui avait elle-même pour écu: de gueules, au château d'argent.

On a confondu quelquefois l'un avec l'autre, l'écu de la ville et celui de la province.
D'Hozier a enregistré les armes de Tours, en 1699, comme nous les avons données, mais en blasonnant les trois tours pavillonnées et girouettées.
Sous l'empire, on mit le chef des bonnes villes et on changea les émaux, les tours furent de sable sur fond d'or (Armorial des maires de Tours, par M. Lambron de Lignim).

Histoire

Tours, sans doute capitale, à l'époque gauloise, des Turones, détruite par ses habitants à l'approche de César, rebâtie par ce dernier sous le nom de Caesarodunum, fut une des principales villes de la gaule romanisée. Au Vème siècle, la ville fut assiégée par les Wisigoths, mais délivrée par Majorien (428), Clovis s'en empara après Vouillé. Très favorisée par les Carolingiens, pillée par les Normands au IVème siècle, prise par Foulque Nerra, comte d'Anjou, elle entra dans les domaines des Plantagenets, mais fut confisquée par Philippe Auguste en même temps que la Touraine, en 1202. Tours était alors divisée en ancienne ville, et Châteauneuf, qui s'était constitué autour de la puissante basilique de Saint-Martin. C'est aux bourgeois de Châteauneuf que Tours dut ses franchises communales. A partir de sa réunion au domaine royal, Tours eut une histoire moins agitée. En 1308, Philippe le Bel y réunit les états dont il obtint la condamnation des templiers. C'est aussi à Tours, fidèle jusqu'au bout, pendant le guerre de Cent ans, à la cause royale, que Charles VII fit ratifier par les états le traité d'Arras (1435). Louis XI y résida très longtemps, et les états généraux de 1483 y furent réunis. Les guerres religieuses du XVIème siècle arrêtèrent l'essor de son industrie. Tours resta d'ailleurs constamment catholique et royaliste.